Notre Dame brûle sort ce mercredi, un mois avant la date anniversaire de l’incendie qui a ravagé la Cathédrale en avril 2019. Le réalisateur Jean-Jacques Annaud a effectué un colossal travail de reconstruction à la Cité du Cinéma et à Bry-sur-Marne afin de plonger le spectateur au cœur de l’édifice en feu. Film Paris Region a accompagné les équipes lors de la préparation de ce tournage exceptionnel.
Chiffres clefs
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Synopsis
Notre Dame brûle suit le travail de ces femmes et hommes de terrain durant les 15 heures de l’incendie, dans les entrailles de cette cathédrale de 4 800 m² nichée en plein cœur de Paris.
Tournage
Le film, doté d'un budget de 31,5 millions d'euros, dont 480 000 euros d'aides de la Région Île-de-France, a mobilisé un très grand nombre de ressources franciliennes : techniciens, entreprises locales et décors.
Ont notamment contribué au film les entreprises : Panavision pour l'image, Ecoute pour le son, Transpalux pour la lumière, mais aussi Next shot, EES, Big Bang SFX et Cinefiretruck. En post production, Le Labo Paris, la société Dum Dum Films, et Polyson ont été sollicités.
Côté décors d'Île-de-France, l'équipe a finalement retenu les lieux suivants : le Château de Versailles, le bureau de la Maire de Paris, la Caserne des pompiers de Versailles, la Caserne de Poissy. Quelques scènes ont également pu être tournées sur le parvis de Notre-Dame, ainsi que dans les rues parisiennes suivantes : rue Monge, rue d'Arcole, rue de Bièvre, rue de Cloître Notre-Dame, quai de l'archevêché et quai de Montebello.
Cet incendie, historique par son ampleur, fut également héroïque et rocambolesque dans son sauvetage. Rocambolesque, car une série d’incidents ont retardé la venue des secours sur place; héroïque, car les sapeurs-pompiers mobilisés ont dû faire face à des difficultés techniques et physiques hors-normes.
Le réalisateur Jean-Jacques Annaud est très rapidement conscient du potentiel cinématographique de cet événement qui acquiert une dimension mondiale en quelques heures. Avec le soutien de Pathé, il décide de le transposer au cinéma, et s’attèle à ce projet avec deux objectifs en tête : le premier, rendre hommage au travail des 600 pompiers et autres corps de métiers mobilisés pour éteindre l’incendie et sauver le plus possible de reliques ; le second, produire un film d’action exceptionnel mêlant émotion et suspens.
Tous les composants d’une fiction sont là : une star internationale, Notre-Dame de Paris. Son adversaire : un démon redoutable et charismatique, le feu. Entre les deux, des jeunes gens prêts à donner leur vie pour la sauver.
Le choix des SFX
Habitué des innovations et des dispositifs exceptionnels, Jean-Jacques Annaud souhaitait pour ce projet recréer les sensations physiques éprouvées par les soldats du feu. Plutôt que de reproduire l’incendie en post-production grâce à des effets visuels (VFX), il décide de privilégier les effets spéciaux filmés lors du tournage (SFX).
Ce choix a des répercussions sur le budget déco et sur le temps de préparation du tournage. En effet, la Cathédrale étant en grande partie détruite et inaccessible, un long travail de recherche est nécessaire pour reconstruire fidèlement les parties de l’édifice qui seront filmées et enflammées. Le réalisateur et son équipe visitent plusieurs cathédrales : la Basilique de Saint-Denis en Île-de-France et les cathédrales d’Amiens, Bourges et Sens en province. Des repérages sont également effectués dans la Cathédrale de Notre-Dame en comité restreint.
L’équipe de production s’installe ensuite à la Cité du Cinéma en Seine-Saint-Denis pour commencer les dessins, modélisations 3D et maquettes nécessaires aux prises de décisions. Tout est créé selon les plans d’origines avec l'aide de 6 architectes diplômés.
En parallèle, les équipes de Jean-Christophe Magnaud, superviseur SFX, élabore les dispositifs techniques nécessaires pour incendier les décors dans le respect des contraintes de sécurité. Un challenge alliant prouesse technique et artistique, qui lui permet aujourd’hui d’être plébiscité par de grandes productions internationales.
De la préparation à la reconstruction
Les parties emblématiques du drame : Nef, escalier en colimaçon, coursives extérieures, charpente du transept nord et intérieur du Beffroi des cloches, sont reconstruites à l'échelle 1 entre les studios de Saint-Denis et le backlot de Bry-sur-Marne.
Pour relever ce défis, Jean-Jacques Annaud fait appel au chef décorateur Jean Rabasse, César des meilleurs décors en 1996 pour le film de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro La Cité des enfants perdus. Tous les corps de métier sont mobilisés : architectes, ferronniers, vitriers, peintres, platriers, etc, soit plus de 150 techniciens sans compter les prestataires. La décoration doit à la fois être fidèle aux plans d’origines mais aussi pouvoir intégrer les dispositifs techniques nécessaires à la création des effets spéciaux.
Une grande partie des décors créés pour le film a été recyclée à l’issue du projet : le Beffroi a été vendu à des Américains, la structure du transept a été démontée pour construire des maisons en Bretagne etc.
Interview de Jean Rabasse, chef décorateur
Tournage et post-production
Le tournage se déroule de la mi-mars à la mi-juin 2021 avec un souci constant de véracité et d’émotions. L’équipe du film obtient l’autorisation exceptionnelle de tourner quelques scènes sur le parvis de la Cathédrale. Elle fait également appel aux vidéos d’anonymes pour documenter le drame.
Pour les scènes de feu, des caméras ignifugées et des crash box sont créées et chaque membre de l’équipe confronté au feu bénéficie d’une combinaison de pompier. La BSPP (la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris) est d’ailleurs sollicitée à la fois en prépa, pour reconstruire le chemin des pompiers lors de l’incendie, pour les costumes et durant le tournage où 10 pompiers sont présents lors des séquences de mise à feu des décors.
Bien que la SFX est été privilégiées, 400 plans sur les 1 600 que comportent le film ont également été retravaillés en post-production avec des effets visuels, sous la supervision de Laurens Ehrmann de Mikros.
Pour renforcer la sensation immersive, Jean-Jacques Annaud accorde une importance particulière au son. Chaque détail sonore devient un composant du récit. Il effectue avec son équipe un travail minutieux en post-production afin de reproduire certains sons de manière claire et identifiable. Le film sera diffusé dans des cinéma dotés de la technologie Dolby Atmos, une technologie de son 3D qui permet de vivre une expérience immersive grâce à plus de soixante-dix haut-parleurs répartis horizontalement et verticalement autour et au plafond de la salle.