Oxygène le nouveau film du réalisateur Alexandre Aja, spécialiste des films d'horreur (La Colline à des yeux, Pirahna 3D...) est diffusé sur Netflix depuis le 19 mai 2021. Le Covid a obligé l'équipe à revoir entièrement son schéma de production, passant d'une prépa à Hollywood à un tournage en Île-de-France, grâce en partie à l'accompagnement de nos équipes.
Synopsis
"Une jeune femme (incarnée par Mélanie Laurent) se réveille seule dans une unité cryogénique. Elle ne sait plus qui elle est, ni comment elle a pu finir enfermée dans une capsule de la taille d'un cercueil. Tandis qu'elle commence à manquer d'oxygène, elle va devoir recomposer les éléments de sa mémoire pour sortir de ce cauchemar."
Chiffres clefs :
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Coproduit par Wildbunch et Netflix, les équipes de production de ce huit-clos d'anticipation ont su parfaitement s'adapter à la crise sanitaire. Initialement prévu aux Etats-Unis, puis à Londres, le tournage a finalement été rapatrié à Ivry-sur-Seine, dans les Studio Kremlin, en juillet et août 2020. Serge Catoire (SC), directeur de production et producteur executif, et Noémie Devide (ND), productrice chez Wild Bunch, nous expliquent les enjeux de ce projet.
Quels étaient les plus grands défis que vous pensiez avoir à surmonter sur un plateau en débutant la préparation du film ?
ND : le plus grand défi a été d’assurer la sécurité de toute l’équipe du film en créant un environnement de travail qui soit le plus sûr possible en pleine crise sanitaire. Dès la préparation, nous avons engagé un référent COVID dont le rôle était de s’assurer que les mesures barrières étaient respectées en permanence. Très rapidement de bonnes habitudes ont été prises par l’ensemble de l’équipe : pas de contact physique, port du masque en permanence, changement des masques toutes les 4 heures, désinfections fréquentes des mains….
SC : Un élément qui a beaucoup aidé à ce que les mesures barrières soient rapidement adoptées et respectées par l’équipe c’est le fait qu’Alexandre Aja était très rigoureux sur ce point.
En quoi la crise sanitaire puis le confinement ont-ils modifié le projet, ses défis et vos objectifs ?
ND : par chance pour nous, l’histoire se prêtait bien à un tournage en période de COVID. En effet, le film est à 90% un huis clos mettant en scène une seule comédienne, Mélanie Laurent. Il était donc plus facile pour nous de lancer le tournage du film dans un environnement sécurisé que pour d’autres projets. Malgré ce grand avantage, nous avons cependant dû repenser pas mal de choses, comme le lieu du tournage notamment.
Pouvez-vous nous raconter quel processus vous a conduit à choisir la région Île-de-France pour rapatrier le tournage, initialement prévu à Londres ?
ND : initialement le tournage était beaucoup plus international en effet. Avec l’arrivée de la crise du COVID et les nombreuses restrictions qu’elle a générées (notamment les quarantaines imposées, ou le fait que certaines frontières étaient tout simplement fermées), nous avons décidé de déplacer le tournage en Île-de-France, où Alexandre Aja résidait. Nous avons aussi fait le choix d’engager des équipes françaises localisées en Île-de-France pour éviter les problèmes de quarantaine et limiter au maximum les situations à risque. Le tournage était par ailleurs fermé aux visites.
Comment avez-vous travaillé pour définir et intégrer les nouveaux dispositifs liés à la pandémie ?
ND : Cela a été le fruit d’une organisation en amont. Nous avons réfléchi à tous les problèmes qu’on était susceptible de rencontrer afin de mettre en place des mesures adaptées. Par exemple, les éléments de décors en contact avec Mélanie Laurent étaient désinfectés plusieurs fois par jour, et systématiquement avant ses scènes. Il y avait des dispensaires de gel hydro-alcoolique absolument partout autour du plateau, et même sur le plateau dans les angles morts pour que les techniciens puissent se désinfecter régulièrement les mains.
"mettre en place une méthode qui nous permettrait de travailler avec la pandémie a été une priorité. "
SC : Nous avons commencé la préparation effective début Juin, ce qui signifie que nous avons dû essayer de nous projeter « au travail » et constituer l’équipe courant mai : dès les premiers jours du déconfinement ! C’était très étrange. Naturellement, essayer de mettre en place une méthode qui nous permettrait de travailler avec la pandémie a été une priorité.
Pouvez-vous nous parler plus précisément du travail de sensibilisation et de formation des équipes que vous avez dû mettre en place ?
ND : Un département indépendant a été créé au sein de l’équipe technique : prévention Covid. Nous avons suivi les conseils et prérogatives établies par le CCHSCT. Le référent COVID a été une des premières personnes engagées dans l’équipe. Il a été présent pendant toute la préparation, aussi bien dans les bureaux, que dans les ateliers déco, costumes, aux essayages, etc …Il a incarné notre préoccupation et le souci de prévention de manière active et permanente.
Comment s’est déroulé le tournage en France, pour les scènes d’extérieur et celles tournées au studio Kremlin, à Ivry-sur-Seine ?
ND : le tournage s’est très bien déroulé. Comme nous avions instauré des mesures barrières dès la préparation, l’équipe avaient déjà les bons réflexes au moment de tourner. Nous avons principalement tourné en studio (4 semaines sur 5), avec une seule comédienne. La semaine d’extérieurs on avait deux comédiens, et une cinquantaine de figurants qui portaient un masque dans leurs scènes. Le port du masque pour les figurants un choix artistique du réalisateur qui se prête complètement à l’univers du film tout en faisant écho à notre réalité actuelle.
Comment avez-vous choisi votre décor principal, quels étaient les critères fondamentaux ?
ND : on a choisi un petit studio dont on a été les seuls occupants pendant tout notre tournage. Nous avons fait ce choix à cause du COVID car il nous paraissait plus judicieux. En effet, si on avait tourné dans un studio classique qui accueille plusieurs équipes de films en même temps, on aurait multiplié les risques de se trouver en présence de quelqu’un de malade. On s’est aussi dit que si un plateau voisin reportait un cas de COVID, il y avait un risque que l’ensemble du Studio ferme et que notre tournage soit arrêté. On a donc choisi un lieu qui ne pouvait accueillir que notre équipe.
Pouvez-vous nous parler un peu plus des enjeux de la phase de post-production et de la manière dont vous l’abordez en temps de pandémie ?
ND : la post-production, on l’espère, ne devrait pas être trop affectée par la crise car la plupart des équipes peuvent travailler dans un bureau ou à distance si elles ont le matériel adapté à leur disposition. Donc à moins qu’il y ait un nouveau confinement extrêmement strict et long, le projet sera terminé dans les temps sans qu’on ait à prendre de dispositions particulières (à l’exception du respect des geste barrières bien entendu).