Le rendez-vous de l'été
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Tourner pendant les Jeux Olympiques : "Le Rendez-vous de l’été", un pari réussi en Île-de-France

Publié le 9 juin 2025
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Avec Le Rendez-vous de l'été, son premier long-métrage présenté dans la section "Perspectives" de la Berlinale 2025, Valentine Cadic plonge le spectateur au cœur du Paris des Jeux Olympiques 2024. Tourné en Île-de-France, le film capture l'effervescence de la capitale durant cet événement mondial, tout en explorant les défis et les opportunités qu'offre un tel contexte pour une production cinématographique. Cet article revient sur l’organisation du projet, les arbitrages techniques et les choix de décors rendus possibles grâce à une collaboration étroite avec les acteurs du territoire.

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    Prestataires franciliens
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    De la post-production réalisée en Île-de-France

Au cœur des Jeux olympiques de Paris 2024. Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi- sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’un Paris enfiévré par cet événement hors normes…

Pour accompagner ce tournage en contexte exceptionnel, l’équipe a pu compter sur l’accompagnement de Film Paris Region, notamment pour la recherche de décors et l’adaptation aux contraintes spécifiques liées aux Jeux. Afin d’éclairer les choix artistiques et logistiques opérés, nous avons échangé avec les producteurs du film, Antoine Jouve de Cinq de Trèfle Production, et Arnaud Bruttin de Cinq de Trèfles, qui reviennent sur l’organisation concrète du projet et les solutions mises en place sur le terrain.

Quels ont été les principaux défis rencontrés lors du tournage en Île-de-France pendant les JO ?

Nous avons dû, dans un premier temps, rassurer nos partenaires et nos collaborateurs sur la faisabilité du projet. En effet, des rumeurs courraient sur une « interdiction » des tournages à Paris pendant les JO. Mais nous avons été en contact très amont avec la mission Cinéma de Paris et ils nous ont vite confirmé que des contraintes avaient été mises en place, sans interdiction totale : il fallait tourner avec des équipes assez réduites et éviter la lourdeur de la machinerie, nous devions être autonomes sur les questions de stationnement des véhicules et certains espaces étaient temporairement fermé. 
Ainsi, nous avons remplacé le jardin des Tuileries, initialement prévu dans le scénario mais immobilisé par la présence de la vasque olympique, par le jardin des Buttes Chaumont. Les restrictions de tournage concernaient certains arrondissements et pas d’autres : pour filmer notre comédienne en dessous de l’Arc de triomphe, poser la pied de caméra n’était pas possible dans le 8e mais l’était au niveau du 17e. Enfin, la façon la plus simple de se déplacer, pour l’équipe technique et artistique, était de partir sur les transports en commun, tandis que le matériel voyageait dans un seul petit camion de 20m3.
Le tournage s’est organisé en deux temps : nous avons tourné pendant la période des JO les séquences où nous voulions profiter d’une approche documentaire de l’évènement. La comédie plus « classique » a été tournée après la période des Jeux, et avant les paralympiques.
 

Le rendez-vous de l'été
© Crédit : New Story

Comment s’est déroulée la collaboration avec les autorités locales et le COJO (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques) pour l’obtention des autorisations nécessaires ?

L’organisation du tournage a nécessité un contact avec un grand nombre d’interlocuteurs différents. Au-delà de la nécessité d’organiser un tournage durant cet évènement, se posait également la question de ce qu’il était possible de filmer et monter. Par exemple, la flamme Olympique ou la vasque Olympique sont des propriétés du COJO, et donc interdite d’exploitation par des tiers – en l’occurrence notre film. 
Notre première tâche a donc été d’établir ce qu’il était possible de filmer, notamment avec le staff de la flamme Olympique dans un premier temps lors des tournages documentaires. Pour les images des propriétés Olympiques, telle que la cérémonie d’allumage de la flamme au début du film, nous avons été en lien avec les représentants Comité International Olympique pour acheter les droits d’images de compétition qui passent à la TV dans le film.
Pour ce qui est du tournage dans Paris durant la période des Jeux, nos interlocuteurs ont été majoritairement la mission Cinéma et la préfecture de Police. Comme nous ne tournions pas directement sur les sites de compétition, ces autorisations de tournage relevaient des services de la ville de Paris et de la Police, et non du COJO.
Nous avons eu la chance d’être accompagné par le CNOSF, représentant des équipes de France, qui s’occupait des Fan Zones durant l’évènement. Nous avons ainsi obtenu des autorisations de tournage spécifique pour tourner à la grande Halle de la Villette, des loges et emplacements de parking, qui ont permis de tourner des scènes uniques.

La démarche de Valentine était de privilégier autant que possible le réel, en mêlant documentaire et fiction.

Quels décors des Jeux ou de la ville de Paris avez-vous choisi d’intégrer dans l’histoire ? Avez-vous dû “recréer” certains sites olympiques pour les besoins du film ?

Dès le début de l’écriture, Valentine Cadic avait des envies précises de lieux qu’elle souhaitait filmer, comme les fanzones (Hôtel de Ville, La Villette), les bords de Seine, l’Arena La Défense ou encore l’Arc de Triomphe. Nous savions, dès les premières étapes du développement, qu’il ne serait pas possible de filmer à l’intérieur des sites de compétition. Cela a constitué à la fois une contrainte et un moteur comique pour imaginer le parcours de Blandine.

Nous gardions l’espoir de pouvoir tourner à l’intérieur de l’Arena La Défense de nuit, lorsque le site est fermé au public, pour la séquence de déambulation/discussion entre Blandine et Benjamin. Malheureusement, nous n’avons pas obtenu l’autorisation de tournage. Nous avons donc recréé ce décor dans la piscine olympique de Taverny pour les scènes en intérieur, et au stade Charléty pour les extérieurs.

Stade de Charlety
Stade de Charléty
© Crédit : CC BY-SA 4.0
Piscine de Taverny
Piscine de Taverny
© Crédit : Val Parisis
Buttes-Chaumont
Buttes Chaumont, Paris
© Crédit : Photo de Eliott Goutard sur Unsplash

Avez-vous collaboré avec des prestataires franciliens pour la post-production, ou d’autres étapes du projet ?

La post-production a été entièrement réalisée avec des prestataires franciliens. L’Atelier de post-production nous a accompagnés pour la gestion des rushs, le montage image, le montage son et les post-synchronisations, tout en participant également à la coproduction du film.
Le mixage a été effectué chez GoMedia, une société appartenant au même groupe que notre vendeur international, Urban Sales. Pour l’étalonnage et les livraisons, nous avons travaillé avec Les Films du Périscope.
 

Retrouvez tous les prestataires franciliens en post-production sur notre guide des ressources

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